Association des RICHAUD et des BOUILLANNE

Issus de la noblesse de la Vallée de Quint en Dauphiné

CHRONOLOGIE DES ACTES ET DOCUMENTS CONCERNANT LES RICHAUD ET LES BOUILLANNE  DE 1245 A 1789
 
Etablie à partir des documents en ma possession, cette chronologie n’est que la synthèse de mes connaissances en 2008, ce qui signifie qu’elle peut – et doit – à tout moment être corrigée, complétée, améliorée. Elle comporte certainement nombre d’erreurs dues parfois à des sources inexactes, mais encore plus souvent à des fautes personnelles de lecture, de transcription, d’interprétation ou … d’étourderie.
 
Cette chronologie est inséparable des arbres généalogiques des deux familles, allant de 1446 à 1666, établis par Guy Allard. Il est ainsi possible de situer la presque totalité des Richaud et des Bouillanne cités dans les documents antérieurs à 1675 dans la branche à laquelle ils appartiennent . En ce qui concerne l’arbre des Bouillane comme celui des Richaud que j’ai réalisés à partir de ceux d’Allard et des documents cités dans cette chronologie, j’ai choisi de réserver une page pour chaque branche afin de permettre une lecture immédiate et facile : ces arbres seront publiés ultérieurement.Dans le texte de cette Chronologie, les noms sont, sauf impossibilité faute de sources, accompagnés de la référence de leur branche (IA1, IA2, I A, IB, IIA…) dans leurs arbres généalogiques respectifs. Les arbres d’Allard comportant quelques lacunes, il manque des noms, en particulier pour la dernière génération mentionnée au dix-septième siècle.
 
J’ai préféré distinguer la branche I des Bouillane avec ses cinq divisions, branche dite “des Baïles”, restée dans la vallée de Quint, de la branche II, dite “de Barthélémy”, qui a émigré dès le seizième siècle de l’autre côté de la Drôme : tout ce qui concerne cette dernière branche est imprimé en bleu. Les mentions des documents concernant les Richaud sont imprimées en rouge.
 
Enfin, en m’appuyant sur trois listes de 1666, 1675 et 1710, ainsi que sur les données des registres paroissiaux de Saint-Julien-en-Quint relevés par notre association, j’ai tenté de faire la jonction entre les arbres d’Allard et ces registres, malgré un hiatus de plus d’une génération. Pour certains de nos ancêtres, doués d’un prénom rare ou d’une longévité exceptionnelle, la tâche est aisée, mais pour beaucoup d’entre eux, il est impossible d’identifier un Jean, un Pierre, un David, parmi une dizaine d’autres ! J’ai utilisé également les relevés des actes de mariages des Bouillane et des Richaud de l’E.G.D.A.et les données fournies par les Barnave père et fils, par les archives personnelles de Christine Soubeyran et de Françoise Cabanes, et par les minutes des notaires disponibles aux A.D.D., dont le dépouillement est en cours.
 
 
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Deuxième moitié du douzième siècle: deux bûcherons, Richaud et Bouillane, sauvent un Dauphin qui pourrait être Guigues V, comte d’Albon, Dauphin du Viennois, né vers 1132, mort en 1162. Ce qui laisserait un laps de temps suffisant – deux à trois générations – pour que Richaud et Bouillane passent de l’état de bûcherons à celui de petits nobles capables de signer une charte.
 
5/11/1245 - Humbert de Bouillanne signe en qualité de témoin les chartes 141 et 142 du Cartulaire de Léoncel.
 
18/3/1327- Pierre de Richaud prête hommage à Aymar de Poitiers pour ses biens francs et nobles à Quint (Lacroix, p.7)
 
13/7/1329 – Hugon de Bouillanne, bannier de la vallée de Quint, témoin signataire de la Charte des Libertés de Quint octroyée par le Comte Aymar IV de Poitiers. 1337 - Début de la “Guerre de cent ans”.
 
8/1/1339-1340 – Guillaume de Bolhane prête hommage au comte de Valentinois pour une terre en l’île du Pont de Baix à lui donnée par le père du Comte - Regeste Dauphinois – t. VI 30248
 
3/5/1340 - Pierre de B. prête hommage au Dauphin Humbert II (Dauphin de Viennois de 1333 à 1349, créateur de la Cour des Comptes de Grenoble en 1340 )
 
Les Richaud et les Bouillanne ont “prêté la foi et l’hommage de fidélité pour les biens qu’ils tenaient du Roi Dauphin, Comte de Valentinois”. (arrêt du 17-3-1554). Jusqu’à la Révolution, ils possèdent en effet des “biens nobles” (maison, terre, prés, vignes, bois ...) peu importants, ils sont alors dits “sans fiefs ni arrières fiefs”. (Procédure de la Sénéchaussée de Crest du 28.3.1675)
 
L’hommage est un acte solennel qui marque le contrat individuel et réciproque qui lie un vassal et son suzerain. Il comporte deux éléments : un geste symbolique, le vassal met ses mains jointes entre les mains de son seigneur en disant “je suis votre homme” ( la formule change selon les époques et les régions mais le sens reste le même), puis un serment de fidélité prêté sur un objet saint - autel, relique, livre… Le vassal s’engage à servir son suzerain, en particulier militairement ; en échange le suzerain doit à son vassal protection et entretien, en particulier sous forme de biens fonciers . L’hommage doit être renouvelé à chaque changement de suzerain.
 
23/2/1343 - Traité par lequel le Dauphin Humbert II cède le Dauphiné à Philippe, second fils du Roi de France.
 
11/4/1344 - Pour éviter des rivalités et des conflits lors de sa succession, le roi décide que le Dauphiné est transféré au fils aîné du Roi de France qui portera désormais le titre de Dauphin.
 
27/12/1345 - “Hommage au Comte Aymar de Poitiers par Guillaume de Bolhane pour tout ce qu’il avait au mandement de Quint, soit propriétés, censes et autres biens”. (Inventaire des titres et fiefs du Valentinois, folio 1846)
 
1347 - Début de l’épidémie de “Peste Noire” ou “Grande Peste” qui emporte près de la moitié de la population.
 
30/3/1349 - Acte irrévocable de donation du Dauphiné à Charles, futur Charles V, qui devient à 12 ans le premier Dauphin de France. Le Valentinois est alors administré par Aymar VI de Poitiers, comte de Valence et de Die.
 
9/12/1349 - “Hommage prêté au Comte Aymar de Poitiers par noble Hugues de Bolhane, de Quint pour tout ce qu’il avait au terroir, mandement et vallée de Quint, avec le dénombrement par lui fourni, contenant plusieurs censes par quantité, situation et noms des débiteurs.” ( Inventaire folio 1850)
Un dénombrement est une sorte d’inventaire descriptif des biens octroyés par le suzerain à son vassal et possédés par celui-ci. Les censes désignent des exploitations agricoles, mais ce sont aussi les redevances annuelles dues par les tenanciers à leur seigneur ou au propriétaire de la cense.
Le censier est l’exploitant qui paie les censes au propriétaire de la terre.
 
1356 - Guichard de Bouillane est témoin signataire du traité qui met fin à la “Guerre des Episcopaux” entre évêques et comtes de Valentinois.
 
vers 1362 - Obligation de 16 “gros tournois” par Jourdan de Bouillane., fils de Guillaume, habitant à Quint. (A.D.D.)
 
13/2/1394 -“Obligation de Pierre de B., dit Bayle, à Aquinet de Châtillon, juif de Villars, pour la somme de 32 florins” (A.D.D.)
Une branche importante des Bouillanne vient des Bayles dans la vallée de Quint. Ce surnom évoque la fonction de bailli, peut-être attribuée à l’origine à un ancêtre Bouillanne, fonction qui a conforté ses descendants dans leur maintien dans la petite noblesse. Il y a de fortes chances pour que ce Pierre (dont le prénom va se transmettre de père en fils) soit à l’origine de cette branche dite des Bayles (Baïles, Bailles) en quelque sorte la branche aînée des Bouillanne de la vallée de Quint.
 
On peut évoquer également la transmission du prénom du père au fils aîné, ou du grand-père au petit-fils, tradition courante quoique non absolue ; on aboutit ainsi à une filiation plausible, sachant qu‘il faut compter environ 20 à 25 ans par génération : Pierre 1 (hommage de 1340) ? autre Pierre 2 ? ? Pierre 3 dit Bayle (obligation de 1394)
 
4/7/1419 - Louis, dernier comte de Valentinois, meurt, léguant ses domaines au Dauphin de France, futur Charles VII
 
1422 - Charles VII devenu roi de France, le titre de Dauphin revient à son fils aîné, futur Louis XI
 
10/9/1431 - Association “aux biens, droits et actions de noble Pierre de Bouillane, leur père, par Eymard et Pierre en faveur de Berthon, leur frère” (A.D.D.)
Ce Pierre 4 de Bouillane est probablement le fils de Pierre 3. Il est donc mort avant 1431, sans doute intestat, puisque ses fils sont “associés”, sans qu’il y ait mention d’un héritier particulier. Berthon (Barthélémy) est certainement beaucoup plus jeune que ses frères puisqu’il sera quinze ans plus tard mis sur le même plan que ses neveux, Antoine et Guillaume.
C’est à cette date de 1431 que nous voyons s’ébaucher deux branches de Bouillanne, la branche des Bayles ou branche de Pierre, qui restera aux Bayles en se subdivisant en plusieurs autres lignées dont l'une donnera naissance à Charles de B. et à son fils Osée, et la branche de Berthon/Barthélémy, qui va quitter la vallée de Quint dans la deuxième moitié du seizième siècle pour s’installer à Chalancon, puis à Crupies : Etienne de B. de la Coste est issu de cette branche.
Il n’est naturellement pas exclu que le troisième frère, Eymard, ait lui aussi fait souche. Nous n’avons jusqu’ici trouvé aucun document permettant de l’affirmer, mais il y a un certain nombre de Bouillanne figurant sur des documents qu’il est impossible pour l’instant de rattacher à l’une ou l’autre branche.
 
1443 - Acte confirmé en 1449 par lequel Louis, Dauphin, acquiert de la maison de Poitiers le Valentinois et le Diois.
 
- Louis, Dauphin, “fait affouager (c’est à dire établir la liste des “feux” ou foyers fiscaux) les communautés dépendantes des comtés de Valentinois et Diois pour les mettre à la taille ; l’affouagement de la vallée de Quint en 1443 et les révisions des feux en 1448 et 1475 présentent les familles Bouillane et Richaud comme anciennement nobles et exemptes d’impositions”. (Mémoire de Barnave)
 
20/2/1446 - Visa de Pierre de B. “tant à son nom que d’Antoine et Guillaume ses frères et Barthélémy son oncle”. (cité dans l’arrêt du 22.3.1666) Comme nous l’avons dit plus haut, Barthélémy, plus jeune que ses frères, est mis sur le même plan que ses neveux lors de l’apposition de ce visa. Un visa est une signature ou un sceau apposé sur un acte.
 
1446 – 1447 –1452 – 1453 – Jarenton Richaud, Bontoux Richaud et leur frère Claude, prêtent hommage au Dauphin Louis comme comte de Valentinois et de Diois pour toutes leurs censes, rentes et revenus qu’ils avaient au mandement de Quint (Inventaire p. 1856 folio1)
 
23/2/1446 “Au registre qui contient un état des noms de ceux qui avaient prêté hommage à Louis Dauphin du Viennois, “il est rapporté que Berthon de Bolhane et Pierre de Bolhane son neveu, tant à leur nom que d’Antoine et Guillaume, frères dudit Pierre auraient prêté l’hommage au Dauphin Comte de Valentinois pour toutes les censes, revenus et possessions qu’ils avaient en la vallée de Quint.” (Inventaire fol. 1856)
 
fin 1446 - Charles VII autorise Louis, Dauphin, à se rendre en Dauphiné pour y recevoir l’hommage de la province.
 
1/1/1447 - Louis, âgé de 23 ans, se met en route. Dès son arrivée, il réunit des Etats-Généraux à Romans, parcourt le pays à cheval, rencontre les habitants, les écoute, établit un Parlement à Grenoble, crée un registre officiel des titres de noblesse, fonde à Valence une université en 1452, bref, fait en Dauphiné l’apprentissage de son métier de roi et transforme une province arriérée en un petit Etat modèle dont on vante l’originalité et la réussite dans l’Europe de ce temps. Prévoyant les difficultés qui l’attendent lorsqu’il devra succéder à son père, il crée un régiment de soldats et de gentilshommes dauphinois, qui le suivra fidèlement dans ses différentes campagnes, en particulier contre les bourguignons. Ce “régiment du Dauphiné” était renommé pour sa bravoure ... et son ardeur au pillage ! Ainsi, parmi les 2100 hommes d’armes entourant le roi à Montlhéry dans la bataille contre les grands seigneurs féodaux le 27 juillet 1465, Commynes signale la présence de “ l’arrière-ban du Dauphiné”.
 
1447 - Gérenton de Richaud est anobli par le Dauphin Louis (Allard)
 
1447 - Louis, Dauphin, anoblit 13 branches de Bouillanne, dont celle de Pierre ( comme il est indiqué par Guy Allard dans un fragment de sa généalogie manuscrite)
 
En fait, il s’agit plutôt d’un réanoblissement, car il reçoit leur hommage comme leur nouveau suzerain, successeur des Comtes de Poitiers.
 
9/4/1449 - Ordonnance du roi “députée à Barthélémy de B., pour qu’il exhibe son hommage”. (cité dans l’arrêt de 1666)
 
1453 - Fin officielle de la “Guerre de cent ans” – en fait c’est seulement en 1475, par le traité de Picquigny, qu’il sera définitivement mis fin aux hostilités et aux prétentions anglaises à la couronne de France
 
1472 - 1477 - “Guerre de Bourgogne”entre Louis XI et Charles le Téméraire, duc de Bourgogne
 
1472 - Pierre et Antoine de B., inscrits au rôle de l’arrière-ban de la noblesse, reçoivent “quittance de leur cotisation de l’arrière-ban de Valentinois et Diois pour la guerre de Bourgogne”. (Arrêt de 1666) Ont-ils réeellement participé à cette guerre ou seulement apporté une contribution financière ?
 
1474 - Chambre des Comptes: extrait tiré de “la révision des feux de ladite année 1474 dans lequel nobles Pierre de B., Antoine de B., Claude, Durant et Jean de B. sont dénommés et mis au rang des nobles du lieu de Quint ainsi que Claude et Pierre de Richaud .”
 
1475 - D’après Barnave, la révision des feux de 1475 indique que les Richaud et les Bouillanne “servaient aux armées comme les autres nobles.” Ils étaient donc assez riches alors pour “se monter”, c’est à dire payer les armes, l’équipement nécessaire et un cheval.
 
1475 - “Dénombrement fourni par lesdits Bouillanne, consistant en la copie des reconnaissances de quelques censes et rentes passées à leur profit par quelques habitants de la dite vallée de Quint.” (Inventaire fol..1861)
 
28/11/1476 - Bail emphytéotique passé par le châtelain delphinal à Antoine de B. (Lacroix)
 
10/11/1477 - Bail emphytéotique passé en faveur de Pierre de B. (Lacroix)
 
– “Lettres patentes du Roi Louis XII Dauphin données à Valence le 28 juillet 1511 contenant l’hommage fait à Sa Majesté par Antoine Richaud à son nom et de Jean, Jamon et Artaud de Richaud ses frères, héritiers de Gérenton et Claude de Richaud pour tous les fiefs francs qu’ils avaient en la Vallée de Quint. (Inventaire fol.1861)
 
28/7/1511 - “Lettres patentes du Roi Louis XII Dauphin données à Valence le 28 juillet 1511 contenant l’hommage fait à sa dite majesté par Barthélémy Bolhane à son nom et de Durand et Laurent Bolhane ses frères, tous héritiers de Berthon Bolhane, pour toutes les censes, rentes, revenus et possessions qu’ils avaient au mandement de la vallée de Quint.” (Inventaire fol.1861)
 
Il est probable que Berthon 2, père du Barthélémy cité ici avec ses frères est le fils de Berton 1, associé à ses frères, Pierre et Eymard en 1431. Berthon paraît le diminutif courant de Barthélémy, comme celui de Francon pour François, Hugon pour Hugues ou Jamon pour Jame (Jayme, Jean ) Les textes utilisent indifféremment nom ou diminutif pour un même individu jusqu’à la fin du seizième siècle.
 
On aboutit ainsi à une filiation plausible si l’on envisage un écart de 20 / 25 ans entre les générations:
 
1 - Barthélémy/Berton 1 (1431 association, 1446 visa,1449 hommage)
2 - Barthélémy/Berthon 2 (1476 dénombrement)
3 - Barthélémy 3 et ses frères (1511, hommage)
 
26/2/1513 - Quittance signée par Louis de Puygros “pour la moitié de la dite péréquation de l’année précédente à noble Antoine de B.” (Arrêt de 1666)
 
27/10/1513 –“Nobles Antoine, Jean, Jamon, Charles, Thomas et François de Richaud, de la paroisse de Merclans en Quint reconnaissent tenir en fiefs et hommage du Roi Louis XII, Comte de Valentinois, tant pour eux que pour les autres Richaud” un certain nombre de terres . (Inventaire fol..1862)
 
1536 -Transaction entre nobles Jacques et Artaud de R. , frères, fils de François 
 
13/11/1537 - Contrat de mariage de noble Jean de B. , dit Faure, fils de feu noble François, avec Catherine Reboulet. Voir arbre généalogique I A
 
23/3/1539 – Dénombrement fourni par noble Jean de R. en son nom et celui de de son frère des terres qu’ils possèdent dans la paroisse de Merclans ( Inventaire fol.. 1865)
 
23/3/1539 - Dénombrement fourni par noble Pierre de B. en son nom et de ses cousins (I C) – (Inventaire fol..1865)
 
10/2/1544 - Contrat de mariage de noble Barthélémy de B. , fils d’Artaud, et de Jeanne Piollet, de Saint-Nazaire-du- Désert.
Artaud, probablement fils du Barthélémy 3 qui rend hommage en 1511, n’apparaît que dans un document de 1554 où il est simplement mentionné comme père de Barthélémy 4 de B. Il a dû mourir assez tôt après la naissance de son fils. (Archives de Christine Soubeyran )
 
25/10/1545- Contrat de vente de noble Ponson de R. fils de feu Antoine de R.
 
17/11/1547– Hommage prêté par noble Jacques de R. à son nom et de Guillaume son frère, Sébastien, Guillaume, Thomas et Jacques R. , fils de François, héritier d’Artaud R., Guillaume et Pierre R. frères, fils de Jamon, ses cousins, pour quelques censes, rentes, et fiefs francs qu’ils possédaient en la vallée de Quint (Inventaire fol. 1875)
 
17/11/1541 - Hommage noble à Henri II “présenté en la Chambre des Comptes par Antoine de B., écuyer, fils et héritier de Gérenton, tant en son nom que de Pierre, son oncle, Hugues de B., Jean son neveu, Benoît, fils de Pierre, Antoine, Constant et Claude, fils de Laurent, de la Vallée de Quint, pour raison de certains fiefs francs.”(Inventaire fol. 1875) Aucun des Bouillanne ci-dessus ne fait partie de la branche de Pierre établie par Allard, ni de la branche de Barthélémy que nous avons établie. Ils appartiennent donc à une autre branche parallèle non identifiée, peut être À l’origine des Bouillanne de Montoison.
 
1494 - 1559 – Guerres d’Italie, auxquelles participe, militairement ou financièrement, l’arrière-ban Dauphinois. Le roi a un besoin croissant d’argent pour financer les campagnes successives, d’où un accroissement insupportable des impôts qui pèsent uniquement sur le tiers-état. C’est de cette époque que datent les premières attaques des consuls de la vallée de Quint contre les Bouillanne et les Richaud pour inscrire certains d’entre eux sur le rôle des tailles. 
 
19/11/1547 - Requête des consuls de la vallée de Quint contre:
Jean-Pierre de R.
Antoine de B.
Jean et autre Antoine de B.
qu’ils inscrivent sur le rôle de la taille ; leurs biens sont saisis car ils sont hors d’état de payer .
 
vers 1550 - Le protestantisme est solidement implanté en Dauphiné.
 
17/8/1552 - Contrat de mariage de noble Hugon de B. (Hugues), écuyer, avec Thomée Fréaud. (I A 1)
 
1553 - Contrat de mariage de noble Andrieu (André?) de B. avec Catherine Reboulet. (I B)
 
12/1/1554 - Contrat de mariage entre nobles Pierre (IA) et Jean (IB) de R, fils de feu Jacques, qualifiés écuyers, avec Christine et Catherine de R., filles de feu Giraud.
 
17/3/1554 - Arrêt de la Cour du Parlement de Grenoble maintenant dans la noblesse Jean-Pierre de R. et les Bouillane attaqués en 1547. Les consuls doivent restituer les biens saisis.
 
1554 - Fragment d’un “recueil des noms des nobles de Boullanne” [ayant fait les preuves de leur noblesse] :
“Noble Barthélémy de B., natif de Quint, qui y paraît en chef, est fils de noble Artaud de B. , Antoine de B. et Jean et autre Antoine de B. écuyers du lieu de la Vallée de Quint lesquels ont obtenu arrêt du parlement de Grenoble, par lequel tous leurs ancêtres ont toujours joui du titre de noblesse.
 
Il y avait aussi Jean, Espery (Esprit) et ensuite Hugon de B. écuyers, pour et au nom de tous les dits Bouillane. Espery est fils de Barthélémy.
 
Il y avait aussi Berton de B. fils à feu noble Antoine de B.” (Archives familiales de Christine Soubeyran)
Ce fragment peut être daté par sa référence à l’arrêt de 1554 qui a dû être communiqué à tous les chefs de famille R. et B.
Barthélémy est le “chef” de sa lignée. Comme il a épousé Jeanne Piollet, de Saint-Nazaire-du-Désert, nous ne savons pas s’il réside encore dans la vallée de Quint; son fils Esprit ,âgé de 9 ans tout au plus, partira se marier et s’installer à Chalancon .
Nous ne pouvons pas pour l’instant situer Jean et Hugon, frères cadets (?), cousins (?), neveux (?), jeunes enfants(?) … Feu noble Antoine est probablement un frère cadet de Barthélémy. Quant au fils de ce dernier, son nom, Berton, confirme l’appartenance de cette lignée à la branche Barthélémy.
Quant au Hugon cité dans ce document, ce n’est pas le descendant de Pierre de B. marié en 1552 à Thomée Fréaud car c’est lui qui apparaîtrait “en chef”, et non Barthélémy.
 
10/7/1555 - Testament de noble Antoine de B., écuyer, marié à Claudine Ferroul. ( I A 3 )
Ses héritiers universels sont ses deux fils, Guillaume et Pierre.
 
5/12/1557 – Testament de noble Jean de R., fils de feu Charles, écuyer ; héritier universel : son fils Sébastien (III)
 
1562 – 1590 – Guerres de religion
 
8/11/1562 - Contrat de mariage de noble Antoine de R., fils de Ponson avec Jeanne Reboulet
 
13/10/1565 - Contrat de mariage de noble Claude de B. , fils à feu Benoît, avec Catherine de B., fille de Pierre . (I A 2 ) Claude teste en 1580.
 
20/2/1574 -Testament de noble Jean de R., fils de feu Thomas, héritier universel : Guillaume de R. son fils (IIB)
 
17/3/1574 - Arrêt du Parlement de Grenoble maintenant dans la noblesse :
Pierre de R., Sébastien, Jacques, autre Guillaume le Jeune, Thomas, Claude, Jean, autre Jacques de R.
Pierre de B. le Jeune, Jacques de B., Claude, Christophe, autre Jean, Constant, Pierre, Antoine le jeune et autre Jacques le jeune, Antoine, Jean et autre Jean.”
Impossibles de situer ces Bouillanne sans l’indication du père ou de la parenté : ils pourraient faire partie de branches parallèles; tous sont déclarés “écuyers de la vallée de Quint, maintenus en possession de noblesse et exemption des tailles.”
 
13/10/1574 - Testament de noble Guillaume de B. et d’Anne Drogue. (I A 3 )
Guillaume est le fils aîné d’Antoine de B.. Il s’est marié en 1564.
Son héritier universel est “Jaulme” (dit aussi Jayme ou Jean).

16/2/1575 - Contrat de mariage de noble Jacques de R., fils de Jean, avec Bartholomière de la Roche (ID)
 
10/11/1575 - Contrat de mariage de noble Jean de B., écuyer, de la paroisse de Saint-Julien-en-Quint, avec Péronette Bayle (I B)
 
15/1/1578 - Testament de noble Claude de R., écuyer , héritier universel : son fils Etienne (IIC)
 
15/1/1578 - Contrat de mariage de noble Etienne de R. , fils de Claude, avec Jamone Archinard (IIC)
 
9/10/1578 - Contrat de mariage de noble Jayme de B. (fils de Guillaume), écuyer, avec Marie Drogue. (I A3 )
 
1580 - Mariage de noble Claude de B. , fils de Benoît, avec Catherine de B. (I A2 )
 
28/2/1582 - Testament de noble Pierre de R. dit Transaille (IA) ; héritiers universels : Jean de R (IB), son fils et autre Jean de R. fils à feu Guillaume, son fils (IC)
 
15/1/1583– Contrat de mariage de noble Osée de R., fils d’Etienne, avec Marie Planelle (ou Planel ) (IIC)
 
12/6/1583 - Contrat de mariage de noble Paul de B. , fils de feu Hugon, avec Bonne Guion. ( I A 1)
 
10/4/1584 - Contrat de mariage de noble Jean de R., fils de Sébastien, écuyer de Merclans en Quint, avec Jeanne de B. 
 
23/3/1585 - Testament de noble Pierre de B., fils de feu Antoine, et de demoiselle Madeleine de Richaud (I A 3 ).
Son fils aîné Pierre est héritier universel.
 
15/8/1588 - Testament de noble Esprit de B. , de Chalancon, fils de Barthélémy 4, mari de Anne Athénol.
Son fils aîné Guillaume est son héritier universel (Archives de Christine Soubeyran )
 
14.10.1589 - Contrat de mariage de noble Moïse de B., fils de feu Pierre, écuyer, avec Anne de B.
Le seul Moïse dont les dates coïncident avec la généalogie d’Allard, fils de Pierre et petit-fils d’Andrieu, aurait pu être marié en secondes noces à Jeanne Escouland et testerait en 1627 (IB)
 
29.3.1591 - Contrat de mariage de noble Pierre de R., fils de Guillaume, avec Sara Morin (ou Mourin) (IC)
 
17.5.1592 -Transaction entre Jean de R. fils à Pierre dit Transaille et David R.
 
13.4.1598 - Signature de l’Edit de Nantes
 
28.1.1599 - Contrat de mariage entre noble Claude de R. et Esther de Bouillanne, fille de Claude
 
28.1.1599 - Contrat de mariage de noble Jean de B., fils de Claude, avec Ysabeau Domas ( I A 2 )
 
18.10.1599 - Contrat de mariage de David de R., fils de Guillaume (IC) avec Madeleine R. fille de Mathieu, son oncle
 
11.11.1601 - Contrat de mariage de Moïse de R. , fils de Jean, avec Esther R. (IIA)
 
22.6. 1604 - Contrat de mariage de noble Jacob de R., écuyer, fils de Jean, de Saint Julien, avec Marthe de Bouillane (IB)
 
22.6.1604 - Testament de Sébastien de R., fils de Jean ; héritier : Jean R. dit le Vieux, son fils (III)
 
14.11.1606 - Arrêt de la Cour maintenant dans la noblesse Jacques de B. ( I C )
Jacques de B., fils de Jean et marié à Marie de B. fait partie d’une des lignées les plus pauvres. Son père avait déjà été attaqué puis rétabli noble par l’arrêt de 1554. Son père et son grand-père ont été des fils cadets réduits à des parts de misère lors de la succession de leurs parents. Jacques ayant été domestique dans sa jeunesse pour pouvoir survivre, les consuls l’ont accusé “ de ne pas vivre noblement”, ont demandé sa déchéance et l’ont inscrit sur le rôle des tailles.
 
27.9.1607 - Testament de Jean de R., fils à feu Pierre ; héritier universel : Jacob, son fils (IB)
 
3.10.1607 - Testament de Claude de B., fils de feu Benoît, écuyer, et de Catherine de B. (mariés en 1580) (I A 2 ).
L’héritier universel est leur fils aîné, Jean, écuyer.
 
3.10.1607 - Testament de Jean de B., fils de Claude, (voir ci-dessus), marié en 1599 à Ysabeau Domas ( I A 2 ).
Héritier universel : son fils Pierre.
 
1.6.1608 - Contrat de mariage entre Pierre de R., fils d’Antoine, et Esther Reboulet
 
5.5.1611 - Contrat de mariage de Pierre de B., fils de Jacques, avec Jeanne Rolland ( I C )
 
1613 - Contrat de mariage de Jean de B., fils de Paul, avec Marguerite de B. ( I A 1)
 
9.9.1612 - Contrat de mariage entre David de R., fils à feu Jacques, et Esther Reboulet ( veuve de Pierre de R. ) (ID)
 
5.11.1614 - Contrat de mariage de Pierre de B., fils à feu Jean, avec Françoise Marcel ( I A 2 )
 
8.11.1614 - Testament de Jame (Jayme) de B., fils de feu Guillaume, marié à Anne Drogue ( I A 3 ).
Héritier universel : leur fils Osée.
 
29.6. 1616 - Testament de Guillaume de R., fils de Jean ; légataires : David et Etienne ; héritier : son petit fils Jean, fils de Pierre (IIB)
 
8.10.1619 - Ordonnance de maintien dans la noblesse pour : 
Pierre de B. (I A 3 )
Moïse
Jacques
 
28.1.1622 - Testament de Pierre de B., fils de feu Pierre, marié à Gabrielle Viret ( I A 3 ).
Héritiers universels : ses deux fils aînés, Pierre, marié à Ysabeau de R., et Jean, marié à Jeanne de R. 
Pierre de B. est le père d’un troisième fils, Charles, né plus tard vers 1625, qui quittera Merclans-en-Quint vers 1650 pour se marier et s’installer à Aouste : c’est l’origine de la lignée d’Osée au Poët-Laval.
 
4.4.1624 - Contrat de mariage de Guillaume de B., fils d’Esprit, de Chalancon, avec Jeanne Jouve de Crupies
 
19.5.1624 - Contrat de mariage de Michel de B., fils de feu Jean, avec Alix Derque (I B )
 
25.7.1627 - Contrat de mariage de Pierre de R., écuyer, avec demoiselle Marthe de R., fille de feu Pierre
 
23.4. 1628– Testament de Jacob de R. , écuyer ; légataires : David, Pierre, François, Moïse, ses fils
 
 
19.10.1629 - Contrat de mariage de Pierre de B., fils de Jean, des Bergers Cultils, paroisse de Saint Julien en Quint, avec Marguerite Jossaud (I C)
Il épousera en secondes noces Suzanne Planel.
 
1618 – 1648 – Guerre de Trente ans
 
1630 - Requête : “L’arrière-ban ayant été convoqué et les R. et les B. ayant été commandés pour y servir ou y “contribuer comme ils l’avaient toujours fait, [ils]exposent au Sénéchal de Valentinois et Diois que pendant “qu’il n’y avait anciennement qu’un chef de famille de B. et un de R., il y en a maintenant environ 22, que “[toutes leurs possessions consistent] en biens-champêtres sans aucun fief ou bien féodal ...qu’ainsi ils sont hors “d’état de s’équiper dignement pour aller sacrifier leur vies au service de leur souverain: qu’ils sont prêts à y “aller à pied, comme ils sont ...” Cette requête est vraisemblablement portée, à pied, par les R. et les B. à l’assemblée de la noblesse réunie à Bourgoin en 1630.
Il en résulte un certificat daté du 10. 9. 1630 portant “ que l’intention de sa Majesté, ...appris[e] de sa propre bouche (il s’agit de Louis XIII), était de dispenser du service les pauvres gentilshommes qui étaient arrivés à pied à l’assemblée et n’avaient moyen de se monter et équiper, et néanmoins de faire rôle de leurs noms et surnoms en témoignage de leur bonne volonté.” (Mémoire de Barnave)
Manifestement, cette arrivée en masse de Richaud et de Bouillanne, à pied et en habits de paysan dans une assemblée de la noblesse, avait si bien frappé les esprits que l’histoire était remontée au sommet !
 
22.11.1631 - Contrats de mariage de Benoît de B. avec Antoinette Granon, et de Jean de B. avec Françoise Granon . Ils sont tous deux fils de Moïse de B. et de Jeanne Escouland , sa seconde femme (I B )
 
24.10.1639- Nouvel arrêt rendu entre les trois Ordres par Alexandre de Sève, intendant du Dauphiné, en faveur de la noblesse de :
Pierre de R., fils d’Antoine
Pierre , fils de Jean (III)
Claude et Moïse (IIA?)
Jean et David, frères (ID)
David, fils de feu Guillaume (IIB)
Osée et David, frères, enfants de feu Etienne (IIC)
Jean, fils de Jacques (ID)
Pierre, tuteur de David
Pierre, fils de feu David (ID)
 
Jean de B., fils de feu Moïse ( ? )
Pierre et David fils de feu Jacques ( I C )
Jacques, Pierre et Michel, fils de feu Jean ( I B )
Daniel (ou David), fils de feu Benoît ( ? )
Jean et Pierre, fils de feu Pierre ( I A 3 )
Osée, fils de feu Jean (Jayme) (I A 3 )
David et Pierre, enfants d’autre Jean ( I A 3 )
Paul, fils de Jean et petit-fils d’autre Paul ( I A 1 )
(Pièce de l’inventaire de production délivré à Esprit de B. de Crupies, par Me Reboul en 1723 - Archives de Christine Soubeyran) On peut constater en ce qui concerne les Bouillanne que les noms ne sont pas cités au hasard, ni par ordre alphabétique, ni par rang d’âge, mais sont classés par lignée, ce qui simplifie parfois leur identification.
 
1662 - 1666 - Par suite des ordonnances royales de 1661 et 1664, Nicolas Chorier et Guy Allard, juristes et historiens dauphinois, sont mandatés en Dauphiné pour rechercher les usurpateurs de noblesse. Ils concluent à l’authenticité des titres et documents des Richaud et des Bouillanne. Allard établit un “Document Nobiliaire Universel de Généalogies Dauphinoises”. Il en reste “un manuscrit de sa main, écrit à la fin du XVIIe siècle et sur papier du XVIIe siècle.” (Jacques Puthiot) – Ce texte est inconsultable en raison de son état, mais il est conservé en microfilm à la Bibliothèque Municipale de Grenoble.
C’est à partir de ce document qu’ont été établies la généalogie des Richaud et celle des Bouillanne de 1446 à 1666.
 
22.3.1666 - Arrêt du Conseil d’Etat, signifié le 15.7.1667 par François Dugué, conseiller d’état, confirmant l’arrêt de 1554 et affirmant “qu’ont suffisamment prouvé leur noblesse les descendants des premiers Bouillanne et Richaud ” dont la noblesse avait été contestée plus d’un siècle auparavant, dont les noms suivent :
David de R. , fils de Jean (IIC)
Moïse , fils de Jacob (IB)
Pierre, fils de David (ID)
Moïse, fils de Pierre (III)
Jean, fils de Pierre (III ou IA)
Vérancy et Moïse, frères, fils de Pierre (IA)
Pierre, fils d’Etienne (IIA)
Jacques, fils de David (IC)
David, fils de Pierre (IC)
Mathieu, fils de Jean (IC)
Jean, fils d’Osée, (IIC)
Antoine, fils de Noêl (Noé) (IIC)
 
David de B., fils de Paul (I A 1 )
Paul, son neveu et fils de Jean (I A 1 )
Maurice, fils de Pierre ( I A 2 )
Jean , fils de Moïse ( I B )
Jean, fils de Jacques ( I B )
Jean , fils de Pierre (I B )
Jean , fils de Michel ( I B )
Jean, fils de Pierre, Matthieu, son frère ( I C )
Jean, fils de David ( I C )
Antoine, son cousin ( I C )
Jean , son frère, fils de Pierre ?
Jean et Charles, frères, fils de Pierre ( IA3 ) ?
Jeamme (Jayme), fils d’Osée. ( I A 3 )
(Inventaire de production d’Esprit de B. - Archives de Christine Soubeyran)
 
14.4.1669 - Contrat de mariage de Louis de B., fils de Guillaume, de Crupies, avec Marie Chauvin, d’Odefred - (Archives de Christine Soubeyran)
 
28.3.1675 - Procédures de la Sénéchaussée de Crest concernant la noblesse de Quint, avec “la déclaration de tous les biens nobles, fiefs et arrières fiefs, leurs revenus, et le nom de tous les nobles qui habitent le mandement de Saint Julien et de Merclans.”(A.D.D. - B 772)
 
Noble Moïse R. Transaille (IA) des Tonils, possède une maison, grange, étable, fenière, prés, terres vignes et bois nobles qui valent 40 livres de rente et quelques fonds roturiers qui valent 15 sols de rente.
 
Noble R., Transaille, possède une maison , grange et fenière, prés, terres et vignes nobles qui valent 20 livres et des fonds roturiers qui valent 3 livres de rente.
 
Noble Pierre de R. Sahut, tient une maison, grange, fenière, pré, terre et bois noble qui valent 8 livres de rente.
 
Noble Mathieu R. à feu Jean (IC) des Morins, tient et possède une maison, prés, terres et bois, tout noble qui vaut 28 livres de rente.
 
Noble Jean R., dit L’Hoste, tient et possède maison, terres, bois et hermes, nobles, qui peut valoir 130 livres de rente.
 
Noble Jean de R., Tubet, tient et possède maison,grange, terre, prés, vigne, bois, tout noble, qui vaut environ 45 livres de rente.
 
Noble Moïse de R., Movet, tient une maison, terre, prés bois et herme nobles, qui vaut environ 24 livres de rente.
 
Noble Pierre de R. Vesy, tient une maison, terre, prés, bois et herme tout noble qui vaut environ 78 livres de rente.
 
Noble Moïse R. Hoste, tient et possède une maison, grange, terre, bois, prés et herme qui vaut 75 livres et quelques fonds roturiers qui peuvent valoir 15 livres de rente.
 
Noble Jacques de R à feu David (IC) des Richauds, tient une maison, terre, bois, prés et herme noble qui vaut environ 50 livres de rente et un fonds roturier qui vaut 10 sols de rente.
 
Noble Jean de R. Verdeyer (IB) tient un fonds noble qui vaut environs 30 sols de rente, et une maison, terre, prés et bois roturiers qui valent environ 30 livres de rente.
 
Noble Antoine R., à feu Noël (IIC) possède une maison, pré, terre et bois, tout noble qui peut valoir environ 50 livres de rente
 
Noble Pierre de B., habitant de Rouisse, possède une petite maison et quelque coin de terre qui peut valoir environ 6 livres de revenu toutes les années. (I A1)
 
Noble Paul de B., habitant des Bailles, possède une petite maison, étable et grange avec un pré et quelques terres nobles qui peuvent valoir de rente environ 12 livres. (IA1)
 
Noble Maurice de B., des Tonils, possède maison, grange, fenière, prés, terres, vignes, le tout noble qui peut valoir environ 100 livres de rente. (IA2)
 
Noble David de B., à feu Michel, des Tonils, possède une maison et un petit fond la joignant moitié noble et l’autre roturier, qui peut valoir environ 4 livres de rente. (IB ?)
 
Noble Jamme de B., à feu Osée, possède une maison, grange et fenière, prés, terres et bois nobles qui valent environ 15 livres de rentes. (IA3)
 
Noble Jean de B. , Cadet, possède une maison, grange, étable, fenière, prés, terres, bois et herme nobles qui vaut environ la somme de 80 livres de rente, et quelque fond roturier qui peut valoir 10 sols de rente. (IA3)
 
Noble Jean de B. Goujat, possède une maison, grange et fenière, prés, terres, bois et vignes nobles, qui vaudrait environ 70 livres de rente et un fond roturier qui vaudrait 10 sols de rente. (IA3, neveu du précédent)
 
Noble Antoine de B. , dit Goujat, possède une maison, grange, étable, prés, terres et bois nobles, qui valent environ 20 livres. (IA3, son frère).
 
Noble Jean de B., dit Michon, tient un fonds de terre noble qui peut valoir 30 sols de rente, et une maison et quelques terres dotales roturières qui vaudraient 3 livres de rente. (IA3, voir complément)
 
Les hoirs de noble Pierre de B. tiennent deux fonds de terres nobles qui peuvent valoir 5 livres de rente (IA3, voir complément)
 
Les hoirs de noble Mathieu B. tiennent une maison, pré, terres et bois tous nobles, qui vaut environ 18 livres de rente (sans doute IC vu sa place dans l’énumération).
 
Noble Jean de B. , dit Cousin, tient une maison, grange, pré, terre et bois nobles qui vaut environ 20 livres de rente, et un fond roturier qui peut valoir 5 sols de rente (IC)
 
Noble David de B., fils à feu Jean, tient une maison, terres, prés et bois nobles qui vaut environ 30 livres de rente (IC)
 
Noble Pierre de B., à feu Jean, des Gautiers, tient une maison, terres, bois et herme qui peut valoir environ 120 livres de rente (IC)
 
Noble Jean de B. Faure, dit Monsieur, tient une maison, grange, terre, prés, vigne et bois noble, qui peut valoir environ 75 livres de rente, qu’il possède en fief, ayant acheté la cense auquel il était assujetti.. (IB)
 
Noble Jacques de B. , à feu Pierre, gendre de Jean de Richaud Verdeyer, ne possède autres biens que les susdits énoncés qu’il tient avec ledit Verdeyer (quelque fond noble valant 30 sols de rente et une maison, terre, prés et bois roturiers qui valent environ trente livres de rente). (IB, fils de Pierre ).
 
Noble Jean de B. Michol, possède une maison, terre bois et herme et pré nobles qui peut valoir 18 livres de rente (IB ?)
 
Noble Jean de B. à feu Jacques, possède une maison, pré, terres, bois et herme, tout noble , qui vaut environ 15 livres de rente. (non mentionné dans Allard : IB ?)
 
Ce texte, qui peut paraître à première vue fastidieux, est en fait très intéressant. Les biens “nobles” à la différence des biens “roturiers” sont exemptés des taxes foncières, les “censes roturières”.
 
Les Richaud et les Bouillanne – 12 chefs de famille Richaud et 18 Bouillane - constituent la totalité de la noblesse de la Vallée de Quint : nous constatons que leurs maigres biens sont pratiquement tous nobles et représentent ce qui a été attribué à leurs premiers ancêtres par les souverains du Dauphiné, biens pour lesquels ils étaient tenus de rendre hommage.
 
Ces biens, par suite de la multiplication des descendants et des successions entraînant des partages, ont été divisés en une multitude de petites parcelles qui pouvaient difficilement faire vivre leurs propriétaires certainement pas mieux lotis que leurs voisins non nobles. Chaque nouveau chef de famille construit sa maison sur une des parcelles qui lui est échue. La majorité de ces biens assurent tout au plus la survie de leurs propriétaires, qui de surcroît, de par leur noblesse, ne peuvent exercer ni métier ni commerce sous peine de “déroger” et de perdre leurs privilèges.
 
On ne peut qu’être frappé par l’extraordinaire croissance démographique des deux familles : elles n’auront bientôt plus d’autre solution que l’émigration, les problèmes démographiques s’ajoutant à ceux, politiques, engendrés par les condamnations de 1745.
 
De tout remps déjà, un certain nombre de Bouillanne et de Richaud, en général des fils cadets, avaient assez vite quitté la vallée de Quint pour chercher femme et fortune ailleurs ; c’est le cas de descendants de Barthélémy qui “émigrent” à Chalancon, puis à Crupies et enfin au Poët-Laval. C’est également le cas de Charles de Bouillane, parti à Aouste, dont le fils Osée ira lui aussi au Poët-Laval. Beaucoup de ces fils cadets ont choisi de renoncer à leur noblesse pour devenir boulangers, maçons, marchands ou domestiques… là encore, c’est une question de survie. Nous les retrouvons dans tous les villages aux alentours.
 
Dans l’énumération ci-dessus, le plus riche – Jean de Richaud - jouit de terres valant 130 livres, le plus pauvre – Jacques de Bouillane - n’a rien, sinon les terres qu’il partage avec son beau-père Richaud chez qui il loge ...
 
Ce texte permet en outre de localiser certaines lignées, aux Tonils, aux Richauds, aux Rouisses, aux Bayles, aux Bergers .
Enfin, les filiations indiquées font pour certains la jonction entre la généalogie d’Allard et les registres paroissiaux de la vallée de Quint, entre lesquels il y a un hiatus d’une génération ; la similitude des prénoms dans les différentes filiations ne simplifie pas la tâche qui reste malheureusement trop souvent impossible.
 
2.10 1685 – Abjuration publique de Charles de Bouillane, d’Aouste
 
18.10.1685 - Révocation de l’Edit de Nantes qui aura un impact considérable sur la vie des Richaud et des Bouillane protestants, entraînant persécutions, condamnations, émigration … Un certain nombre de Richaud et de Bouillane quitteront définitivement la vallée de Quint pour la Suisse, l’Allemagne. Le fils de l’un d’eux qui avait émigré à Genève, partira pour le Canada vers 1735 et fera souche au Québec où ses descendants sont actuellement fort nombreux.
 
24.4.1690 - Mariage à Grignan d’Osée de Bouillane, fils de Charles, d’Aouste, avec Anne de Ferre, du Poët-Laval.
 
1699 – 1705 – “Inventaire des Titres de la Chambre des Comptes de Grenoble” par François Marcelier, avocat au Parlement.
Cet Inventaire en 35 volumes fut entrepris sur l’ordre de Louis XIV dans le cadre de la vérification des titres nobiliaires pour éliminer les faux nobles des rôles de la noblesse.
C’est à partir de ces documents que sont établis les “Inventaires de Production” des nobles obligés de prouver l’ancienneté et la réalité de leur noblesse. Dans ces inventaires sont réunis et mentionnés tous les documents dans lesquels les intéressés ont été traités de nobles: contrats de mariage, testaments, transactions.
 
16.9.1696 - Contrat de mariage d’Esprit de B., fils de Louis, de Crupies, avec Claudie Marcel. Ils auront pour fils Etienne, sieur de La Coste, du Poët-Laval.
 
1697 - Osée de Bouillane, de Saint-Julien-en-Quint, fait enregistrer ses armes, ainsi que Joseph de Bouillane ( ou Bolian, d’après les recherches de Madame Françoise Suzanne qui situe dans la région de Paladru cette branche de la famille ayant émigré très tôt hors de la vallée de Quint ), conseiller au Parlement de Grenoble : “d’azur à la patte d’ours mise en bande”. (A. Lacroix)
Ce sont les armes relevées par Guy Allard en tête de sa généalogie manuscrite des Richaud et des Bouillanne de la vallée de Quint.
 
19.6. 1707 - David, Osée et André de B., fournissent à Laurent de B., de Montoison, qui affirme être descendant de Barthélémy de B., le certificat de l’arrêt du 3.4.1554, reprenant le texte de l’hommage du 23.2.1446 ( voir plus haut, p.3 et 5). Une importante branche des Bouillane est installée à Montoison, descendant peut être de Laurent de B., fils de Berthon, cité dans les lettres patentes de Louis XII, du 28. 7. 1511 ( voir p. 4 )
 
1.9.1710 - “Etat des nobles de Saint-Julien-en-Quint qui ont payé leur capitation de 1710 et les sommes pour lesquelles ils étaient compris au rôle: 
 
N. Antoine de R. à feu Noël (IIC)
N. Moïse de R., à feu Pierre (IIA) x Suzanne Rolland
N. Mathieu, fils d’autre Mathieu (IC)
N. Jean Pierre à feu Jean (IIA) x Suzanne Disdier
N. David, à feu Pierre (IIA) x Marthe Chevalier
 
N. David de B., à feu Jean (IB ) x Jeanne de R.
N.David de B., à feu Pierre (IB ) de Pierre et Suzanne de B.
N. Osée de B., à feu Paul ( I A 1 ) x Anne Marcel
N. Claude de B., à feu Isaac ( I A 2 ) x Jeanne Disdier
N. Isaac et Pierre ( I A 2 ? ) 
? N. André de B., à feu Maurice ( I A 2 ) x Andrée de la Pène
N. Pierre de B., à feu Jame (Jayme) ( I A 3 ) x Ysabeau Jullien.
N. Antoine de B. à feu Jean ( I A 3 ) x Catherine de B.
Demoiselle Marie de R., veuve de N. Jacques de B. (IC, voir complément)
 
C’est la quittance de la cote de capitation pour chacun d’eux ; l’impôt sur le sel – la gabelle - est compris dans la somme versée. Cette liste est évidemment partielle…
 
27.11.1723 - Inventaire de production délivré à Esprit, David et Osée de Bouillane 
 
11.12. 1735 – Acte portant sur la délibération au sujet du procès concernant le désistement de droits sur la montagne d’Ambel au profit des religieux de Léoncel, réunissant la communauté de Saint Julien “dans la maison où l’on tient l’école” : sont présents, entre autres, nobles Gabriel de R., Pierre de B., André de B., Jean de R., Jean Antoine de R., Etienne de R. La communauté et ses consuls décident de terminer ce procès à l’amiable. “Ont signé ceux qui ont su écrire, Gabriel de R., Jean de R., Pierre de B….” ( Me Valdemer - Valence) 
 
1744 – 1746 – En vue de la préparation du procès que I’Intendant les a autorisés à entamer contre les consuls des communautés de la vallée de Quint, pour démontrer une fois de plus l’ancienneté de leur noblesse et mettre fin définitivement au harcèlement dont ils sont victimes depuis près de deux siècles, les Richaud et les Bouillane forment un syndicat et nomment deux syndics, chargés de réunir toutes les pièces et preuves nécessaires, et d’effectuer les démarches indispensables en leur nom à tous : Antoine de R., fils de David Jean, pour les Richaud, et Claude de B. fils de Noë, pour les Bouillane : celui-ci va parcourir infatigablement, par tous les temps, à dos de mulet, les chemins du Dauphiné ; il ira même jusqu’à Paris pour tenter d’ultimes démarches après l’arrêt du 6 novembre 1745. Le “mémoire” qu’il rédige au fur et mesure de ses démarches contient à la fois le rappel des cotisations des familles et la liste des frais qu’il a engagés.
 
Tous les chefs des deux familles ayant cotisé à ce syndicat en fonction de leurs moyens, le Mémoire indique leur nom, leur lieu d’habitation, et la somme qu’ils ont versée au syndicat :
 
Jean de R. de Merclans (IC) x Claire Brunet 
Mathieu et Gabriel de R., frères, des Faures (IIA) de David Jean et Jeanne Lanthelme 
Etienne de R. de Gautier (IIC) de Antoine et Jeanne de B.
Jean Mathieu de R. de Gautier (IC) de Jean Pierre et Jeanne Michel Jean Pierre de R., fils à feu Pierre, des Julliens (IIA) de Pierre et Catherine Disdier 
Jean Antoine de R., fils à feu Jean de Bournat (IIA) de Jean et Suzanne Disdier 
Etienne de R. de Rouisse (IB) de Jean Antoine et Antoinette de B.
Moïse de R. de la Cîme (IIA) de David et Marthe Chevalier 
Just de R. Le Rouy de Michel et Marie Sébastien 
François de R. des Bonnets (IC) de Moïse et Judith Vincent 
André de R. des Bergers ((IIC) de Antoine et Jeanne de B.
Pierre de R. Verdeyer (IB) de Moïse et Jeanne Breyton 
Gabriel de R. les Morinons de Michel et Marie Sébastien 
Jean de R. de Pont Navette de Michel et Marie Sébastien 
Jean David de R. de Marignac
Moïse et Antoine de R., frères de la Cîme (IIA) de David Jean et J.Lanthelme 
Jean Antoine de R., fils de Pierre des Tourtres (IC) de Pierre et Louise Viret 
Jean de R., fils d’André des Bergers (IIC) de André et Anne Fréaud
Etienne de R. de la Cîme (IIA) de David et Marthe Chevalier
Pierre de R., fils de Gabriel des Tourtres de Gabriel et Antoinette de B.
Jean de R. de Saint Julien de Jean et Suzanne Lanthelme
Louis de R. de Merclans (IB) de Moïse et Jeanne Breyton 
Jean de R. de la Cîme (David-Jean IIA) de Moïse et S. Rolland 
Antoine de R. des Richauds (IIA) de Jean et Suzanne Disdier
Jean Elie de R. (IIA) de Jean et Suzanne Disdier 
Pierre de R. de Saint Etienne 
Jean Antoine de R., fils de Jean Pierre des Julliens (IIA) de Jean Pierre et Marie de B.
Pierre de R. et Jean Pierre, père et fils des Tourtres (IC) de Moïse et Judith Vincent 
 
Soit 28 adultes ou chefs de famille de Richaud.
 
Jean de B. des Bergers (IB) de David et Jeanne de R.
Claude de B. des Juges (IB) de Jacques et Eve de B.
Jean François David et David de B. de Saint Jullien (IA1) de David et Claire Aguiton 
Mathieu de B. des Pelats (IB) de Jacques et Eve de B.
Louis de B., fils de Paul des Bonnets (IA1) de Paul et Marie Fréaud 
Jean et Jean Pierre de B., père et fils, des Bonnets (IB) de Jean et Françoise Jossaud 
Jean Pierre de B. des Tourtres de Jean et Suzanne Drogue 
Pol de B. des Baïles (IA1) 
Louis de B. et ses deux neveux, des Baïles (IA1 ?)
Pierre de B. des Pelats IC) de Jacques et Marie de R.
 
Soit 10 adultes ou chefs de famille de Bouillane.
 
Ce mémoire donne donc un état précis des deux familles en 1745, avec la localisation de chaque foyer.
 
Vers 1745 – Recrudescence de la persécution contre les protestants, en raison de la guerre de succession d’Autriche entre la France et un certain nombre d’Etats protestants où des huguenots avaient trouvé refuge après la révocation de l’édit de Nantes. Ces persécutions s’acharnent particulièrement sur les prédicants et sur ceux qui assistent aux assemblées du Désert dont le nombre s’est accru.
 
6.11. 1745 - Arrêt de la chambre des vacations du Parlement de Grenoble, condamnant tous les Richaud et les Bouillane de la Vallée de Quint à la déchéance de noblesse et à des peines variées, allant de l’amende aux galères à perpétuité, pour avoir contrevenu aux ordonnances royales interdisant d’assister à des assemblées de protestants.
A la suite de cet arrêt, un certain nombre de membres des deux familles quittent la Vallée de Quint .
 
6.10. 1775 – Requête en opposition à l’arrêt du 6 novembre 1745, en ce qui concerne l’illégalité de la déchéance.
Jean de R., fils de Gabriel,
Jean Moïse et Gabriel de R., fils à feu David,
Jean Antoine de R. , fils à feu André,
Moïse et Claude de B., fils à feu Claude,
agissant tant pour eux et leur famille que pour les autres familles nobles de Richaud et de Bouillane de la Vallée de Quint, demandent le maintien dans leur qualité d’anciens nobles, avec rétablissement de tous leurs droits et privilèges.”
Cette requête est présentée et signée “ Barnave avocat” ; il s’agit du père car le fils n’a à cette date que 14 ans.
Barnave père, ayant déjà servi de procureur aux deux familles lors de la préparation de leur procès en 1745, a une bonne connaissance des éléments du dossier qu’il transmettra à son fils pour la rédaction de son mémoire.
 
10.3.1785 – Les consuls et les communautés n’ayant tenu aucun compte des ordonnances et lettres royales de maintenance dans la noblesse des deux familles “par provision” , les Richaud et les Bouillane font appel à Barnave fils pour les représenter dans le procès en appel qu’ils espèrent définitif contre le Procureur général du Roi et contre les consuls et les communautés de Saint Julien, de Saint Andéol et de Saint Etienne.
Dans le Mémoire de Barnave rédigé dans ce but, nous retrouvons, une génération plus tard, un certain nombre de Richaud et de Bouillane, avec des détails généalogiques permettant de les situer précisément et de retrouver leurs pères, grands-pères, voire arrière-grands-pères rencontrés dans des documents évoqués plus haut :
 
Nobles Pierre, Jean David, Charles, Jean Mathieu, Jean Pierre et Jean de R., fils de feu Jean, petits-fils de Mathieu, arrière-petits-fils d’autre Mathieu, lui-même fils de noble Jean de R. , de Merclans
 
Nobles Jean Claude et Jean Antoine de R., fils de feu Antoine, petits-fils de feu David Jean, et arrière-petits-fils de noble Moïse de R. de la Cîme
 
Noble Jean de R., fils à feu David Jean et petit-fils de Moïse de R, de la Cîme, demeurant à présent au hameau des Gautiers (oncle des précédents)
 
Noble Jean Claude de R., fils de feu Gabriel et petit-fils de noble Michel de R., du hameau des Morinons
 
Nobles Jean David et Just de R., fils de Just et petits-fils de noble Michel de R., demeutant au hameau du Moulin Vieux ( cousins du précédent)
 
Nobles Jean Hélie et Jean Louis de R., fils à feu Etienne, petit-fils de feu Jean Antoine et arrière-petits-fils de noble Jean de R., demeurant au hameau des Rouisses.
 
Noble Jean Hélie de R., fils de Jean Antoine et petit-fils de noble Jean de R., demeurant au hameau de Bournat
 
Noble Pierre de R., fils de feu Jean Pierre, petit-fils de feu autre Pierre, arrière-petit-fils de noble Moïse de R., lui même fils de David, du hameau des Julliens.
 
Noble Jean Pierre de R., fils de Jean Antoine, petit-fils de feu Pierre et arrière-petit-fils de noble Moïse de R., demeurant au hameau des Baïles
 
Nobles Jean et Jean Pierre de R., fils de feu François et petits-fils de noble Moïse de R. , demeurant au hameau des Bonnets
 
Noble Jean Mathieu de R., fils de feu Pierre et petit-fils de noble Moïse de R., demeurant au hameau de Villeneuve.
 
Nobles Jean Antoine et Jean Pierre de R., fils de feu André et petit-fils de feu noble Jean Antoine de R., demeurant Jean Antoine au hameau des Bergers , et Jean Pierre en celui des Bonnets. 
 
Noble Jacques de B., fils de feu Claude et petit-fils de feu autre noble Jacques de B., du hameau des Juges.
 
Noble Jean Pierre de B., fils de feu Mathieu et petit-fils de feu noble Jacques de B., du hameau des Pelats
 
Nobles Gaspard, Jean Pierre et Jean Mathieu de B., tous trois fils de feu François David et petits-fils de feu noble David de B., du hameau de Villeneuve
 
Nobles Jean Moïse et Jean Claude de B., fils de feu Claude, petits-fils de feu Noël et arrière-petits-fils de noble David de B., demeurant Jean Moïse au hameau de la Cîme, et Jean Claude au hameau des Richauds.
 
20.7. 1788 – Un Bouillane et un Richaud sont délégués de la noblesse de la Sénéchaussée de Quint à l’assemblée de Vizille où ils sont salués comme les représentants des familles les plus anciennes, pour réclamer à Louis XVI la Convocation des Etats Généraux.
 
La Révolution de 1789 et la nuit du Quatre Août qui abolit les privilèges mettent fin à la saga de cette guerre opposant les Richaud et les Bouillane aux consuls de leurs communautés pendant plus de deux siècles, en décrétant que tous les contribuables seront désormais égaux devant l’impôt. C’est néanmoins paradoxalement à ces conflits que nous devons de pouvoir établir une histoire et une généalogie de nos deux familles …
 
 
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Ainsi l’histoire des Richaud et des Bouillanne est une très longue histoire : huit siècles de continuité pour deux familles sans fortune, sans fait d’armes, sans héros … A la veille de la Révolution, on pourrait dire que la boucle s’est refermée : aux humbles bûcherons des origines ont succédé les petits nobles qui, au Moyen-Age, tiraient leurs revenus des redevances que leur payaient les habitants de la vallée de Quint qui occupaient les terres reçues en fiefs pour lesquelles les Richaud et les Bouillanne rendaient hommage ; ces revenus étaient assez confortables pour leur permettre de s’équiper comme gens de guerre et de participer aux côtés des autres nobles aux campagnes décidées par leurs souverains successifs. Puis le déclin progressif de ces revenus, accru par l’impossibilité où ils étaient d’exercer une profession ou un commerce – à l’exception des verriers - et plus encore par la croissance impressionnante de leur nombre, les rend de plus en plus vulnérables aux persécutions de toutes sortes, fiscales, administratives et religieuses. Si bien qu’à la fin du dix-huitième siècle, beaucoup d’entre eux ne vivent pas mieux que leurs ancêtres bûcherons, six cents ans auparavant, obligés comme eux d’aller couper leur bois sur la montagne d’Ambel et d’y faire paître leurs moutons. Cette époque marque le signal du grand départ de la vallée de Quint : mais c’est aussi le début d’une autre histoire …
 
Cette brève récapitulation de l’histoire de nos deux familles montre en outre à quel point elles sont indissolublement liées : ce n’est pas là son moindre mérite.
 
Françoise de Bouillane de Lacoste
 
 
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Je tiens à remercier d’abord Jacques Bouillanne qui a découvert “L’Inventaire des titres” et le manuscrit de Guy Allard à la bibliothèque municipale de Grenoble, ce qui a permis une avancée décisive dans nos recherches.
 
Je remercie de tout cœur Josette Puthiot qui a bien voulu me confier le travail que son mari avait pu terminer peu de temps avant sa disparition, travail remarquable de mise au net d’un texte particulièrement embrouillé et d’une lecture difficile. C’est Jacques Puthiot qui a eu l’intuition de l’existence de la branche Barthélémy et du moyen de la raccorder à l’arbre principal, alors que jusqu’ici ces deux lignées semblaient étrangères l’une à l’autre.
 
 
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Sources :
 
Publications de notre association :
- “Deux bûcherons de la vallée de Quint”, contenant l’opuscule d’André Lacroix sur les Bouillane et les Richaud
- Mémoire de Barnave
- Relevé des baptêmes, mariages et inhumations de Saint-Julien-en-Quint
- Numéros anciens de “La Gazette de l’Ours”
 
Ouvrages généraux : 
- “Louis XI” . Paul Murray Kendall . Fayard 1974
- “Histoire du Dauphiné” – Paul Dreyfus . Hachette 1976
- Mémoire d’André Lacroix
 
Documents des Archives Départementales de la Drôme et de la bibliothèquemunicipale de Grenoble
- « Recollement de 1699 – 1705 par Claude Magnin et François de Vaux, suite à l’Inventairedes titres de François Marcellier » (2 Mi 968, Bibliothèque Municipale de Grenoble)
- « Document Nobiliaire Universel de généalogies Dauphinoises », manuscrit de Guy Allard (Bibliothèque municipale de Grenoble, microfilm)
- « Requête adressée aux magistrats de la chambre des vacations le 6 octobre 1775 », signée Barnave, avocat, imprimée en 1780.
- Procédures de la Sénéchaussée de Crest (A.D.D.- B 772 )
 
Relevés de l’E.G.D.A.
 
Archives personnelles de Christine Soubeyran (en particulier pour les arrêts de 1554, de 1639 et de 1666, contenus dans l’Inventaire de Production d’Esprit de Bouillane) et de Françoise Cabanes, pour le “Mémoire de Claude de Bouillane”.
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